Évaluation post-extubation de la stabilité clinique chez les très grands prématurés (PEACE) - Fondation de la recherche pédiatrique
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Presque tous les très grands prématurés admis à l’unité de soins intensifs néonatals (USIN) après la naissance ont besoin d’un tube respiratoire relié à un respirateur pour les aider à respirer. Le passage d’une assistance respiratoire invasive (à l’aide d’un tube respiratoire) à une assistance respiratoire non invasive (par un masque nasal ou des pinces nasales), également appelé extubation, est une étape cruciale pour ces bébés. Cependant, après l’extubation, ces bébés montrent souvent une forme d’instabilité clinique, notamment par un besoin accru en oxygène, de plus grands efforts respiratoires et des événements cardiorespiratoires fréquents (pauses dans la respiration, chutes du rythme cardiaque et baisse de la saturation en oxygène). De plus, pour un grand nombre de ces nourrissons la tentative d’extubation échoue et il faut remettre le tube respiratoire en place, un processus que l’on appelle réintubation. Pour ces raisons, il est important de mieux comprendre pourquoi ces bébés fragiles développent une instabilité clinique et doivent être réintubés.

Dans cette étude d’observation, 20 nourrissons extrêmement petits (poids de naissance inférieur à 1000 g) seront recrutés dans les unités de soins intensifs néonatals de l’Hôpital de Montréal pour enfants et du CHU Sainte-Justine. Les données cliniques et physiologiques des nourrissons seront recueillies au cours des 7 jours suivant leur première extubation planifiée. Les signaux suivants seront recueillis en continu : (a) électrocardiogramme, impédance thoracique et saturation en oxygène directement à partir du moniteur de chevet du patient; et (b) oxygénation cérébrale et splanchnique à l’aide de 2 capteurs de spectroscopie en proche infrarouge placés respectivement sur le front et la région infra-abdominale). Des données cliniques seront aussi collectées de manière prospective.

L’application d’une approche de surveillance multimodale utilisant des données cliniques et physiologiques en période post-extubation contribuera à rendre l’évaluation de la stabilité clinique plus complète, plus objective, plus précise, plus normalisée et plus représentative des fonctions importantes des organes cibles. Ainsi, le monitorage multimodal proposé pourrait mener à des décisions plus éclairées concernant la réintubation et à des plans de traitement plus personnalisés au cours de cette période critique, menant éventuellement à de meilleurs résultats.

Objectifs

1 – Décrire selon une approche longitudinale les caractéristiques cliniques et physiologiques des nourrissons de très faible poids de naissance au cours des 7 jours suivant l’extubation.

2 – Déterminer les facteurs de risque cliniques et physiologiques associés à la réintubation.

3 – Évaluer la faisabilité et l’acceptation d’un système de surveillance qui intègre des données cliniques et des signaux biomédicaux de modalités multiples dans une cohorte de très grands prématurés présentant un risque élevé d’instabilité clinique et bénéficiant d’une assistance respiratoire non invasive.

Impact potentiel sur la santé des enfants

Plus de 15 000 nourrissons sont admis chaque année dans les unités de soins intensifs néonatals au Canada, et 11 % d’entre eux sont extrêmement prématurés (âge gestationnel [AG] < 29 semaines). En raison de l’immaturité des poumons et des centres de contrôle respiratoire, pratiquement tous les très grands prématurés connaissent des épisodes d’apnée, de bradycardie et de désaturation au cours de leur hospitalisation à l’USIN. Ces épisodes, appelés événements cardiorespiratoires, sont extrêmement fréquents à l’USIN, en particulier après extubation de la ventilation mécanique. En outre, des événements cardiorespiratoires fréquents et graves ont été associés à un plus grand risque de dysplasie broncho-pulmonaire, de rétinopathie du prématuré et de troubles du développement neurologique. L’une des principales limites est liée à une surveillance et une évaluation inadéquates des événements cardiorespiratoires chez les prématurés pendant la période la plus risquée après l’extubation.

Il est donc important de mieux comprendre les facteurs physiologiques et cliniques qui contribuent à l’instabilité, aux événements cardiorespiratoires et à la réintubation en période post-extubation chez cette population fragile. Les résultats de cette étude pourraient aider à prendre des décisions plus éclairées quant aux raisons pour lesquelles les nourrissons développent une instabilité clinique et doivent être réintubés, menant éventuellement à des plans de traitement plus personnalisés lors de cette période critique.

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Chercheur.se principal.e

  • Dr Wissam Shalish, Clinicien-chercheur, département de pédiatrie, Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill

Collaborateur.trices

  • CHU Sainte-Justine : Dre Sophie Tremblay – Néonatologiste

Centre de recherche

  • Centre universitaire de santé McGill - CUSM

Année

2023-2024

Axe(s) de recherche

  • Périnatal, néonatalogie et obstétrique