Prévention de la transmission des troubles mentaux chez les enfants via les soins de santé et les politiques familiales.
2024-2025
Ce projet de recherche explore comment les services de soins de santé préventifs et les politiques familiales peuvent réduire la transmission des problèmes de comportement (PC) et des troubles mentaux chez les enfants.
Les parents avec des antécédents de PC risquent de créer un environnement familial instable, augmentant la probabilité que leurs enfants développent des PC et des troubles mentaux comorbides. Les PC sont des comportements nuisibles ou antisociaux, tels que l’agression et l’impulsivité, qui ont tendance à persister et sont liés à des troubles comme le TDAH et la dépression. La transmission intergénérationnelle des PC est complexe, impliquant des facteurs biologiques et psychosociaux, mais une parentalité déficiente semble jouer un rôle clé. Les adultes ayant eu des PC dans l’enfance utilisent souvent des services médicaux coûteux, mais on ignore leur recours aux services préventifs en tant que parents.
Les politiques comme les congés parentaux peuvent réduire les risques de dépression post-partum et améliorer l’engagement parental, mais l’impact sur la prévention des PC chez les enfants reste incertain. Ce projet vise à clarifier ces aspects pour mieux prévenir les PC et troubles mentaux chez les enfants
OBJECTIFS
Pour combler cette lacune, ce projet étudiera comment la dureté et l’incohérence des pratiques parentales expliquent la relation entre un parent ayant des antécédents de PC (ou non) et la santé mentale de l’enfant et testera comment l’utilisation de services de soins de santé préventifs et la politique de congé parental atténuent le risque de transmission intergénérationnelle de la PC et des problèmes de santé mentale.
ORIGINALITÉ DU PROJET
Ce projet est basé sur nos travaux antérieurs et nos résultats originaux. Il s’appuie sur une recherche longitudinale et utilise une perspective interdisciplinaire qui intègre la pédiatrie, la psychologie, l’éducation, la sociologie et la santé publique, afin d’informer sur les mécanismes de développement et la transmission intergénérationnelle des problèmes de comportement chez l’enfant et de la santé mentale qui y est associée. Un autre point fort est de faire progresser les connaissances sur l’impact des politiques sociales et des services pour les familles vulnérables dans la promotion de la santé mentale des enfants.
IMPACT POTENTIEL SUR LA SANTÉ DES ENFANTS
Le taux de prévalence de la PC est d’environ 7 % pour les garçons et de 2,5 % pour les filles âgés de 4 à 11 ans, avec des conséquences graves et coûteuses à long terme en termes de niveau d’éducation limité, de revenus inférieurs tout au long de la vie, de contacts plus fréquents avec le système judiciaire, de difficultés relationnelles et d’état de santé dégradé.
En informant sur le rôle protecteur potentiel de la fréquentation des services de soins préventifs et de l’adoption de politiques familiales dans la réduction du risque de transmission de la PC et des problèmes de santé mentale connexes chez les enfants (actuels et futurs) de l’« étude de cohorte à haut risque », nos résultats seront utiles pour améliorer les interventions préventives destinées à réduire l’incidence des problèmes de santé mentale chez les enfants. En d’autres termes, notre projet fournira aux praticiens et aux décideurs des indications sur ce que (et comment) les services de soins de santé et les politiques familiales peuvent améliorer la santé mentale des enfants au sein de ces populations d’enfants à haut risque. Nos conclusions permettront également aux décideurs politiques d’élaborer des stratégies visant à réduire la santé et les inégalités au sein des familles vulnérables.
IMPACT POTENTIEL SUR LA FORMATION D’ÉTUDIANTS
À court terme, ce projet de recherche permettra de former 2 stagiaires de premier cycle et 2 étudiants de master. La codirection sera encouragée avec les chercheurs de l’équipe. Les étudiants effectueront leurs recherches à partir des données recueillies dans le cadre de cette étude de cohorte. Ils apprendront des techniques d’analyse quantitative sophistiquées et comment tester des questions de recherche à l’aide de données secondaires. Ils développeront également des compétences écrites et orales essentielles à la réussite universitaire, ainsi qu’une expérience de la communication des résultats aux utilisateurs des connaissances.
EFFET DE LEVIER POTENTIEL
Le lancement réussi de cette étude servira de base à une demande de subvention de fonctionnement des IRSC à l’automne 2025 pour effectuer des suivis supplémentaires afin d’examiner l’impact à long terme de l’utilisation des services sur les résultats en matière de santé mentale des enfants. Ce projet servira également de tremplin pour lancer une étude multicentrique et interdisciplinaire (p. ex. psychoéducation, pédiatrie, santé publique) sur la transmission intergénérationnelle des problèmes de comportement et des troubles de santé mentale connexes pendant l’enfance.
Informations
Chercheur.se principal.e
- Pre Gabrielle Garon-Carrier, CHU de Sherbrooke
Collaborateur.trices
- Dr Alexa Martin-Storey, Dr Mélanie Lapalme, et Dr José Ignacio Nazif-Munoz, Université de Sherbrooke
- Dr Caroline Temcheff, Université McGill
Centre de recherche
- Centre de recherche du CHU de Sherbrooke
Année
2024-2025
Axe(s) de recherche
- Neurodéveloppement et santé mentale