Parents, savez-vous où vont les échantillons d’urine de votre nouveau-né ? - Fondation de la recherche pédiatrique
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Chers parents, vous êtes-vous déjà demandé ce qui arrive aux échantillons d’urine que vous prélevez durant les premières semaines de vie de votre bébé ?

Pour éclairer cette question, nous avons demandé à la chercheuse et biochimiste Christiane Auray-Blais de partager son expertise et de nous guider à travers les coulisses de cette pratique essentielle, à l’occasion de la journée mondiale de la prématurité.

Des échantillons urinaires pour mieux comprendre la prématurité

Au Programme québécois de dépistage néonatal urinaire (Programme urinaire), nous recevons près de 70 000 échantillons d’urine par année qui sont prélevés de façon volontaire par les parents à 21 jours de vie de leur bébé. La collaboration moyenne au fil des années avoisine 90%.

Ce programme unique au monde qui touche l’ensemble d’une population de nouveau-nés vise la détection précoce de maladies métaboliques héréditaires pour apporter un traitement rapidement. Le Programme est un service à la population supporté par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec dans le cadre de la médecine génétique préventive.

Une augmentation du taux de prématurité au Québec

Depuis plusieurs années, nous avons noté une augmentation du taux de prématurité au Québec. L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a d’ailleurs rapporté une augmentation du taux de prématurité entre les années 1981 et 2004 de 5,6 à 8,1% de naissances vivantes, pour ensuite baisser à 7,0% en 20171. Au Canada, le taux avoisine 8%2. Un enfant est considéré prématuré s’il naît avant 37 semaines de gestation.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) présente trois sous-catégories de prématurité en fonction de l`âge de gestation soit : la très grande prématurité (moins de 28 semaines), la grande prématurité (entre la 28e et la 32e semaine) et la prématurité moyenne, voire tardive (entre la 32e et la 37e semaine)3. Au Programme urinaire, le plus petit bébé pour lequel nous avons fait des analyses au cours des 50 dernières années pesait 440 grammes, avec un âge gestationnel de près de 24 semaines. Il va sans dire que plusieurs anomalies furent notées dans ses urines dues à cette très grande prématurité.

La recherche pédiatrique pour améliorer la santé des enfants

De là l’importance que la recherche scientifique s’attaque à cette problématique de la prématurité qui touche de nombreuses familles partout à travers le monde. Nous avons d’ailleurs fait une étude pour trouver des biomarqueurs prédictifs chez les femmes à haut-risque de prématurité4. La Fondation pour la recherche pédiatrique (anciennement la Fondation des étoiles) a subventionné plusieurs projets de recherche concernant la prématurité depuis plusieurs années. Ces projets visent l’avancement des connaissances afin de mieux comprendre les causes de la prématurité et trouver des moyens pour améliorer la santé des prématurés.

La recherche sur la prématurité ne se limite pas à des statistiques. Elle touche des familles réelles, chacune avec son propre récit. Grâce à votre contribution à la recherche pédiatrique, nous progressons dans la compréhension et le traitement des maladies néonatales. Chaque échantillon est précieux, chaque bébé a une histoire unique.

Ensemble, nous œuvrons pour un avenir plus sain pour tous les enfants. Notre engagement reste inchangé : Guérir jusqu’au dernier enfant malade.

Christiane Auray-Blais, LL.M., Ph.D. Biochimiste-responsable, Programme québécois de dépistage néonatal urinaire au CIUSSS de l’Estrie-CHUS Professeure titulaire, Service génétique, Département de pédiatrie, Faculté de médecine et des sciences de la santé, Université de Sherbrooke

Références

1. McKenzie-Sampson, S., Ante, Z., Healy-Profitós, J. & Bilodeau-Bertrand, M. (23 juin 2020). Portrait des naissances prématurées au Québec de 1981 à 2017. https://www.inspq.qc.ca/publications/2674/
2. Statistique Canada. (26 septembre 2023). Tableau 13-10-0425-01. Naissances vivantes, selon les semaines de gestation. DOI : https://doi.org/10.25318/131004250-fra/
3. Organisation mondiale de la santé. (10 mai 2023). Naissances prématurées. https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/preterm-birth/
4. Auray-Blais et al. Metabolomics and preterm birth: What biomarkers in cervicovaginal secretions are predictive of high-risk pregnant women? International Journal of Mass Spectrometry, 307 (2011) 33–38.

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